La semaine dernière, le pape Léon XIV a publié son premier grand texte à l'intention de l'Église catholique mondiale : une exhortation apostolique – un encouragement pressant – sur l'amour des pauvres, Dilexi Te. En tant que mennonite, ce thème a retenu mon attention.

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Chemins partagés : découvrir un terrain d'entente
19 mai 2025
Mardi, nous avons eu l'occasion d'écouter et d'échanger avec Luke Gascho, qui a pris sa retraite en 2019 après 22 ans comme directeur exécutif du Merry Lea Environmental Learning Center. Il gère actuellement chez lui un verger et un jardin de fruits, de noix et de baies, appelé Half-Moon Rising.
Il a commencé sa présentation en distribuant des copies d'une carte et de deux entrées de journal datant de 1830 et nous a demandé de les analyser. C'était assez difficile, car les entrées du journal contenaient de nombreux mots que nous ne comprenions pas, et l'écriture cursive de la personne était difficile à déchiffrer. En nous aidant à lire le journal et en le comparant à la carte, nous avons réalisé qu'il s'agissait d'une carte de Goshen datant d'avant la colonisation. Un géomètre cartographiait le territoire en quadrillage et notait l'emplacement de piquets géants à certaines intersections. L'un de ces piquets se trouvait juste à l'intersection de Main Street et College Avenue. La carte comportait également plusieurs points de repère, comme la prairie d'Elkhart, la rivière Elkhart et un sentier emprunté par les groupes autochtones locaux – les Potawatomis et les Miamis.
Nous avons appris que la prairie d'Elkhart était extrêmement précieuse, tant pour les communautés autochtones que pour les colons. Le sol était suffisamment riche pour cultiver du maïs, des haricots et des courges. Le paysage était si beau que de nombreux colons attendaient que le gouvernement américain acquière ces terres pour pouvoir les acheter et y vivre.
L'une des découvertes les plus surprenantes que nous ayons faites concerne le sentier Miami/Potawatami, reliant Fort Wayne à Chicago, qui traverse Goshen. Bien que désaffecté, car il traverse désormais plusieurs bâtiments et passe sous des autoroutes, ce sentier constitue un pan d'histoire qui commence à être mis au jour et reconnu à juste titre. En 2020, un comité (dont Luke Gascho faisait partie) a été formé pour commencer à planifier le balisage de ce sentier.
Cette piste fut une route commerciale majeure pendant des siècles. Avant même l'arrivée des Miamis et des Potawatomis, les peuples des Bois, qui les avaient précédés, l'empruntaient. Ces peuples pouvaient également emprunter d'autres embranchements lors de leurs déplacements dans la région.
Cette organisation travaille actuellement à l'installation de panneaux de signalisation à différents endroits du sentier afin d'informer les habitants des environs de l'existence de ce pan d'histoire jusqu'alors méconnu. J'ai trouvé cela extrêmement intéressant, car j'ignorais totalement l'existence de ce sentier, que j'ai parcouru à maintes reprises au cours de ma vie. À Goshen, ce sentier traverse de nombreux lieux que nous connaissons tous : Greencroft, le palais de justice et plusieurs commerces du centre-ville.

Les panneaux eux-mêmes ont également une grande signification. On peut y lire en gros caractères « Bodewadmi » et « Myaamia », les noms de ces tribus dans leurs langues respectives, avec les versions anglaises en plus petits caractères en dessous. Cela témoigne de l'importance de leurs langues par rapport au nom que les colonisateurs donnaient à leurs tribus.
Les panneaux eux-mêmes ont également une grande signification. On peut y lire en gros caractères « Bodewadmi » et « Myaamia », les noms de ces tribus dans leurs langues respectives, avec les versions anglaises en plus petits caractères en dessous. Cela témoigne de l'importance de leurs langues par rapport au nom que les colonisateurs donnaient à leurs tribus.
J'ai beaucoup apprécié cette présentation, car elle nous a montré précisément comment les régions de Goshen et d'Elkhart ont été envahies par les colons. L'histoire autochtone semble parfois lointaine lorsqu'on ne connaît pas les détails de notre lieu de résidence. Consulter les documents des colons sur divers points de repère et cartes est très révélateur. Cependant, ces récits écrits ne nous donnent que le point de vue des colons sur cette histoire ; il est donc important d'entendre les récits des Autochtones eux-mêmes.




